Un mort de plus lundi, et les autorités acceptent de nouveau de s'assoir autour d'une table pour discuter du risque requin avec les associations concernées et les acteurs du monde marin. Ce n'est pas que rien n'a été fait ces derniers mois, mais il faut bien reconnaitre qu'après les quelques mesures prises et les promesses de réflexions plus poussées, les choses en étaient "un peu restées là" comme on dit. Il a fallu la mort d'Alexandre lundi pour que l'on reprenne le travail laissé un peu en sommeil.
Alors plusieurs avis fusent, des opinions très contrastées et des solutions parfois contradicatoires sont proposées. Tout le monde ne voit pas les choses de la même manière: il y a ceux qui accusent la réserve marine de tous les maux, et ceux peut être plus modérés qui tentent de déterminer l'ensemble des facteurs responsables. Comme je l'ai déjà dis, de mon côté je suis bien impuissante et n'ai pas vraiment d'avis. Je ne suis pas spécialiste et n'ai pas assez d'éléments pour me prononcer. Je ne fais que constater. Comme tout le monde, je ne veux tout simplement plus qu'il y ait de mort aussi injuste.
L'association Globice, qui est le groupe local d'observation et d'identification des cétacés à La Réunion craint que des décisions soient prises dans la précipatation. En effet, beaucoup estiment qu'il faut réouvrir ou du moins réduire la zone allouée à la Réserve Marine, responsable d'après eux de la multiplication des requins dans la zone. Pour l'association, la question doit être étudiée, mais elle rappelle que certainement de nombreux autres facteurs expliquent la sitation et qu'il ne faut pas les occulter. Elle insiste sur le fait que depuis la création de cette Réserve, le littoral réunionnais va mieux, la barrière de corail a retrouvé une vie encourageante, et que de nombreuses espèces de poissons sont ainsi protégées du risque de disparition.
Parralèlement à ce discours, les surfeurs eux, n'ont pas perdu de temps pour se mobiliser. Après avoir entérré leur camarade hier, ils étaient plus de 200 à se regrouper ce midi sur une plage très réputée de Saint Gilles Les Bains, haut lieu du tourisme et du surf, la plage des Brisants, où des attaques ont été recensée et où la présence des requins est très active. Vêtus de tee-shirt blancs maculés de rouge sur lesquels on pouvait lire " Homme: espèce non protégée", ils ont manifesté pacifiquement leur colère et demandé la mise en place sans délai de mesures concrètes pour que plus jamais la communauté n'ait à pleurer la disparition de l'un des siens dans de telles circonstances. Ils ont ensuite pris la direction de la Sous Préfecture pour une "opération escargot" rebaptisée pour l'occasion opération bernard l'hermite" dans le but de rencontrer le Préfet Michel Lalande et lui exprimer les revendications.
En parrallèle, Thierry Robert, député réunionnais et maire de la commune de Saint Leu, ville très tournée vers la mer et le surf, a pris la parole à l'Assemblée mardi pour évoquer ce problème pouvant être considéré comme "local" et qui touche pourtant une part non négligeable de la population française ( plus de 800000 habitants à La Réunion). L'attitude d'une partie des élus a été quelque peu choquante. En effet, des ricanements se sont faits entendre pendant son intervention qui je le rappelle parlait d'un problème ayant engendré 3 morts en un an. Personne n'a cru bon d'expliquer cette attitude et de plus, aucune réponse de nature à endiguer le problème ou tout au moins à le prendre en compte n'a été proposée par le Ministre des Outres Mers Victorin Lurel.
Voilà ce qu'aujourd'hui je pouvais vous donner comme informations concernant ce véritable enjeu pour la population réunionnaise mais aussi pour la France dans son ensemble, puisque de nombreux "fous des vagues" métropolitains viennent prendre du plaisir sur nos côtes chaque année.
image source: linfo.re