C'est un nouveau coup de cœur littéraire que je partage avec vous aujourd'hui....
Ce livre, il s'est accroché à mes mains... Lorsque j'ai lu le résumé, je n'étais pourtant pas emballée, un peu inquiète de lire une histoire pleine de mélo et de bons sentiments. Pourtant, le titre me parlait, me laissait espérer une belle chose... Ça ne s'explique pas ces impressions là....
Si je vous en parle, c'est qu'évidemment, je n'ai pas été déçue... J'ai lu ce roman presque d'un coup, parce que seules les indispensables activités du quotidiens parvenaient à m'en détacher. J'ai été emportée par l'histoire de Diane, j'ai été happée par sa souffrance, ses doutes, ses espoirs, son acharnement à ne finalement pas sombrer....
Diane est une jeune femme d'une trentaine d'année qui ne nous cache rien dès le début: elle perd sa petite fille et son homme dans un accident de la route, brutalement, alors que le bonheur les envahit.... Diane est perdue, cernée par la douleur, comme toute femme le serait dans ces circonstances.... Comment continuer à vivre? Comment sourire de nouveau? Comment avancer? Comment imaginer seulement qu'un avenir est possible?
Le roman pourrait tomber dans un détestable pathos. On pourrait craindre de ne lire que des lamentations et des phrases destinées à plaindre cette femme.
C'est au contraire la réalité crue qui nous est livrée, celle qui bien sûr nous laisse assister à la souffrance extrême de cette femme qui se laisse presque aller à la déchéance, mais c'est aussi et surtout l'histoire d'une femme qui par orgueil, par envie de vivre malgré tout, parvient finalement peu à peu à se dire qu'un après sera possible.... C'est ce formidable coup de pied au fond du gouffre que l'Homme peut soudain avoir envie de donner afin de retourner prendre un peu d'air, avec avidité. Ce coup de pied, ce sursaut d'envie, c'est loin de son environnement parisien qu'elle partira en faire l'expérience, dans un coin perdu de l'Irlande profonde où elle rencontrera ceux et celles qui l'aideront. Les éléments autant que les Hommes lui apprendront à combattre. Et Diane apprendra qu'on peut devenir quelqu'un d'autre sans oublier ses blessures.
Les Gens Heureux lisent et Boivent du Café et une formidable histoire de résilience. Une leçon de vie et de mort tout à la fois. Une histoire qui donne de l'espoir malgré l'horreur qui sera toujours là.
" J'avais appris qu'ils faisaient encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés. Je m'étais dit qu'ils étaient morts en riant. Je m'étais dit que j'aurais voulu être avec eux.
Et depuis un an, je me répétais tous les jours que j'aurais préféré mourir avec eux. Mais mon coeur battait obstinément. Et me maintenait en vie. Pour mon plus grand malheur." Agnès Martin-Lugand, Les Gens Heureux Lisent et Boivent du Café - éd. Pocket